Lomé, La course à chez soi : La double vente des terrains

17 août 2013

Lomé, La course à chez soi : La double vente des terrains

c'est la maison familiale d'un chef de quartier qui est vendus à plusieurs
c’est la maison familiale d’un chef de quartier qui est vendus à plusieurs

 

Il y a à peine plus d’une quinzaine d’années, Lomé qui est une ville à plan semi-radio-concentrique, ne faisait qu’à peine dix kilomètres de demi cercle  en partant du grand cathédrale la plage  au niveau de l’hôtel Palm-Beach, pour atteindre sur le boulevard du 30 Août le niveau d’Atikoumé, sur la nationale N°1 le niveau de la brasserie et sur la route d’Anécho, c’est à peine qu’on dépassait  Ablogamé.

Mais aujourd’hui, Lomé s’est considérablement étalée et dans son étalement, elle a rattrapé  les ex-nihilo, qui étaient entre autres, Adidogomé, Agoè, Kégué, Kagomé et aujourd’hui  Zanguéra,  Adétikopé. Sur la  nationale N°3, Lomé forma une conurbation avec Anécho.

Cet étalement urbain, s’est fait grâce à une course à chez soi, course lancée par qui ? On l’ignore tous, mais courue par tous une fois la trentaine dépassée.  En effet, le jeune Togolais ayant un emploi n’ait que pour toute préoccupation l’achat d’un terrain, lequel construit, dans un futur proche  lui permettra de quitter sa petite pièce de location, véritable baromètre sociale de santé financière aux yeux de la population, cette première maison est  surtout pour toute la famille. Ainsi, dès les années 90, nos pères avaient acheté leurs premiers terrains. Pour ce qui me concerne, puisse qu’on ne parle mieux que de ce qu’on maitrise,  mon père avait payé le sein en 90 et il fut construit en 98.

C’est à l’an 2000 que l’explosion des terrains de constructions fut observée. Et avec, le prix d’achat de ces terrains quintupla comparativement  aux années 90.  Ce boom entraina de multiples problèmes à l’instar de celui qui retiendra notre attention à savoir : Le double voire le triple  vente de terrain.

Chez nous au Togo, la terre appartient au premier occupant. Ceci dit, se sont les autochtones (les Aflaos, les Bès…) qui sont les détenteurs des terrains.  Et de génération en génération, ils exercent sur ces terrains  les différents droits d’usufruits conférés par l’Etat dont le plus important celui  de le céder par vente.

Bien souvent, on observe dans l’exercice de ce dernier droit, des doubles voire des triples ventes de ces terrains. Ce phénomène a vu le jour avec l’explosion des prix. Il est souvent, le fait de deux frères véreux, qui compte tenu de la fortune à engranger,  ne redoutent guère la prison et cherchent chacun de son coté un acheteur à qui, ils céderont chacun à son tour le même terrain avant de disparaitre tous les deux et souvent on les annonce au Ghana voisin.

Dans le deuxième cas, c’est la lutte des patrimoines d’un parent défunt qui pousse des frères à revendiquer un terrain, le quel, ils vendront à l’aide d’un géomètre tout autant qu’ils sont à le revendiquer à de multiples acquérant.

Pour d’autres, après avoir vendu  le terrain moins cher à un acquéreur il y a des  années, ils sont épris de jalousie  devant  la nouvelle valeur marchande de leur ex-terrain. Ils le vendent ou envoient leurs enfants  faire des procès biaisés aux dits propriétaires. Et souvent, quand ces procès factices échouent, ces propriétaires méchants et envieux tentent par des manières occultes d’éliminer définitivement le propriétaire enfin de faire sienne cette terre convoitée.

 Ils sont plusieurs à l’instar des chefs du quartier, les notables qui vendent les réserves d’Etat, les parcs, les marchés et les places publiques. Et jamais, dans la majorité des cas, ils ne sont guère inquiétés et se sont les pauvres occupants qui en font les frais. Il n’est pas rare de voir dans un quartier de Lomé, sans préavis les policiers débarqués et laisser sur le carreau tout un quartier.

ici, le réserve est vendu à des familles qui y sont installées
ici, le réserve est vendu à des familles qui y sont installées

 

 

Dans ce panorama de désolation, seul les plus nantis et les barons du pouvoir s’en sortent en bon compte. Ils soudoient    les juges, paient les faux témoins et obtiennent pour services rendus au Guide Suprême des parcs et réserves nationaux.

Pour ne pas être victime de ces magouilleurs,  il nous faut non seulement avoir le plan du terrain répertorié à la CADASTRE, mais aussi et surtout à défaut d’avoir un titre foncier qui coute extrêmement cher, avoir les trois tampons nécessaires devant la loi.

ici, c'est une rue qui est vendue est latéralement occupée par une maison
ici, c’est une rue qui est vendue est latéralement occupée par une maison

Avant de payer ton terrain, cher compatriote, tâche de faire des enquêtes préalables lesquels te permettront de contrôler la réputation de ton  vendeur et la situation du terrain convoité. Associe surtout la famille du vendeur à la signature du contrat de vente.

 

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