Agriculture togolaise : l’apport des TIC au problème de marché

25 octobre 2013

Agriculture togolaise : l’apport des TIC au problème de marché

agriculteur africain
Agriculteur africain – Crédit Photo

 

Du « yo-yo »; voilà en un mot comment on qualifiera la production agricole togolaise.

En effet notre production,  au lieu de décrire une courbe exponentielle dans son évolution,  se présente en dents de scie alternant  hausse et baisse saison après saison. Ceci à cause d’un manque de connaissances économiques des agriculteurs, surtout en terme « d’offre et de demande ». Prenons par exemple une saison de production: les agriculteurs togolais, cherchent et répertorient au cours des récoltes et des ventes les produits les plus demandés et les plus appréciés. Si c’est le maïs et le riz par exemple, ils prennent une série de mesures visant à valoriser la culture de ces produits (maïs, riz) en augmentant la superficie et au pire, décrétant une monoculture la saison prochaine. Ceci fait, à la prochaine récolte, on trouve sur le marché une multitude de ces produits. Et comme en économie, les biens les plus rares sont les plus chers, nous assistons à l’effondrement des prix de ces produits sur le marché; source de dépit et du désarroi des paysans. Et l’année d’après comme pour ne plus subir le même sort, le paysan se tourne inconsciemment  vers ces autres produits qui ont été achetés. Comme un cercle vicieux, ces produits cultivés deviennent nombreux et ainsi de suite. Cette  forme d’agriculture archaïque à laquelle on s’adonne en ce 21e siècle nourrit difficilement nos agriculteurs. Il faut donc trouver une solution afin de briser ce cercle vicieux et c’est le rôle des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

courbe de la demande proportionnellement au prix
courbe de la demande proportionnellement à la quantité et au prix

Comment pouvons nous allier les TIC à l’agriculture, vous vous le demandez ? C’est bien plus simple si une décision politique ou des bailleurs de fonds le veule bien. Il s’agit tout simplement de créer « une bourse agricole » qui est juste une plateforme créée pour enregistrer les offres nationales et les demandes nationales et internationales.

En ce qui concerne les offres, un centre informatique verra le jour pour piloter ce projet  dans chaque préfecture et chaque agriculteur  devrait s’enregistrer, créant ainsi une base de données à tous les agriculteurs. Dans cette base, on notera le genre de production, l’espace cultivé si l’on est cultivateur, la prévision en termes de stock , son rendement et la date de disposition de ces produits; afin que tout entrepreneur ou individu dans tel ou tel autre pays,  voulant tel ou tel autre produit sache dans quelle zone du pays, il doit s’y rendre.  Et dans chaque préfecture, un grand magasin de stockage et de conservation sera  créé. Tout ceci pour créer un marché national, voire régional pour nos agriculteurs.

Image de Google

Et parallèlement, dans cette bourse agricole, toutes les demandes seront recueillies. Ceci permettra aux agriculteurs de répondre à une demande précise, de diversifier leurs marchés, d’avoir un magasin de stockage adéquat, de se mettre dans la modernité.

Toutes ces innovations auront un impact positif sur l’agriculture togolaise, voire africaine. Dans un premier  temps, les agriculteurs auront une plateforme d’échanges. Ce centre sera un lieu où ils auront des formations informatiques,  agricoles et du marketing. Ces mêmes innovations apporteront  de l’internet haut débit dans chaque préfecture sans parler de l’électricité. Des milliers d’emplois seront créés, allant des informaticiens aux encadreurs tout en passant par des formateurs, des magasiniers pour ne citer que ceux-là. Ce serait aussi un frein à l’exode rural puisque les jeunes n’auront plus forcement besoin de venir dans les grandes villes pour avoir une formation en agronomie, ni pour une formation en informatique, ni pour un emploi et encore moins pour une vulgaire distraction qu’ils peuvent désormais avoir dans leur localité.

Cette bourse va forcer la modernisation de notre agriculture puisque les agriculteurs conscients des demandes sans cesse à la hausse vont vouloir les honorer en  augmentant leurs productions et cette augmentation; cela va sans dire impliquera de nouvelles techniques et de nouveaux moyens de production.

Ainsi, nos agriculteurs ne produiront plus au gré des ventes de la saison passée, mais au gré du marché. Ce ne serait plus produire et vendre par dépit, mais plutôt produire et bien vendre.

 

 

 

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