Journée mondiale des toilettes : des toilettes pour chaque maison

19 novembre 2013

Journée mondiale des toilettes : des toilettes pour chaque maison

fiangan

En ce jour qui cumule trois journées mondiales toutes plus importantes les unes que les autres, face à celle surtout la prévention des abus envers les enfants qui me tente, mon choix s’est finalement porté sur celle des toilettes que je vis.

Je ne sais pas ce que vous vivez, mais moi c’est mon quotidien. Puisque chaque fois quand je sors, je dois feinter en slalomant ou en sautant des flaques d’eau de bain. Ne dit-on pas que l’endroit le plus important d’une maison, c’est les toilettes ? Chez nous ici à Lomé surtout dans des quartiers comme Gbadago, Dogbéavou, Adidogomé… c’est souvent la dernière partie du puzzle qu’on refuse délibérément d’assembler. Ainsi, de très belles maisons en manque.

Les signes d’une maison sans toilettes

Dans une maison sans toilettes, comme j’en connais dans mon quartier, chaque fois qu’un individu s’est douché, il doit transporter son eau de  bain souvent dans des bidons jaunes, serviette nouée au rein et aller le déverser dans la rigole, si une, passe devant leur concession ou carrément sur la voie publique. Le plus décevant dans tout ça est que les citoyens togolais acceptent de louer des pièces dans ces maisons sans toilettes en occurrence sans W-C,  qu’ils jugent souvent moins chères. Et dans ces maisons où il n’existe pas de W-C  leurs excréments deviennent des soucoupes volantes mieux des météorites que tu peux à tout moment prendre sur la tête, si la poisse est ton fidèle compagnon. Dans mon quartier sur une rue occupée par des maisons autochtones, il n’est pas rare de rencontrer au petit matin, si tu es chanceux des bronzes bien montés (bien gros) sur ta route. Mais, si tu es malchanceux dans ce cas c’est ta chaussure que tu laisseras dedans.

Crédit image: Top santé
Crédit image : Top santé

Pour régler ce problème, des W-C publics furent créés. Mais leur salubrité reste à prouver. De  plus c’est payant. Comment voulez-vous que celui qui utilise gratuitement les sachets plastiques comme W-C  puisse débourser « kponon kpata » (vingt-cinq francs Cfa) de ses poches pour une bronze ( caca) qu’il peut couler seul dans sa chambre et balancer par sa fenêtre dans les rues ou sur ce terrain inoccupé d’à côté. Et l’autre chaque fois qu’il va visiter son terrain va insulter ceux qui chient sur ce dernier pour finalement lui-même construire une maison sans W-C ainsi de suite. Et avec tout ça, une petite visite ou un petit passage d’un air cholérique fait des carnages dans la population.

Ce n’est ni le premier article qui touche, ni le dernier qui blesse, mais comme vous avez les plumes serrées j’ai encore déversé une bassine d’eau au dos du canard. Et pour ceux qui le veulent, il existe des latrines mobiles qui peuvent servir de W-C et ces excréments peuvent vous être utiles comme engrais dans nos cultures. Nous ne serons pas les premiers à le faire ni les derniers à les utiliser comme engrais.

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