La production agricole et la sécurité alimentaire

4 novembre 2013

La production agricole et la sécurité alimentaire

herbicide
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« L’agriculture est le premier métier de l’Homme ; c’est le plus honnête, le plus utile et par conséquent le plus noble qu’il puisse exercer. » J-J  ROUSSEAU.

Pour parler de la sécurité alimentaire, il nous faut d’abord parler de ce qu’on produit c’est-à-dire les genres de produits qu’on cultive et les éléments qui rentrent dans ces cultures. Toute activité agricole en Afrique a pour but premier de procurer à une collectivité la nourriture dont elle a besoin pour subsister. Ainsi pour longtemps, les produits cultivés ont dépendu de cette assertion. Donc, les produits vivriers et maraichers  constituent la pierre angulaire de l’agriculture Togolaise. Mais il faut ajouter la foresterie et la production industrielle (café, cacao, coton) à faible productivité. Pour ce qui nous concerne, tenons nous juste à l’alimentaire. De nos jours comment produisons nous ? Et à quel prix produisons nous ?

Les progrès industriels ont étendu leurs tentacules sur nos pays, ainsi, nos pays utilisent comme produits chimiques pour leurs cultures des engrais, des herbicides, des pesticides. En ce qui concerne la motorisation de l’agriculture nous avons les tracteurs, les motoculteurs, les charrues, charrettes sans toute fois oublier nos outils rudimentaires.

Dans la semaine, j’ai suivi sur  la chaine francophone TV5monde la fameuse émission de France2 « Envoyer Spécial » enquête menée par«CASH INVESTIGATION». L’émission est portée Sur une société qui cultive des Bananes nommées au Cameroun. Il est révélé que des produits cancérigènes sont utilisés tant dans les herbicides que dans les pesticides et ces produits sont répandus dans les exploitations par les avions qui n’épargnent guère les villages environnants, causant ainsi des aveugles et d’autres maladies au sein de cette population.

Étudions pour ce fait un exemple de production au Togo.  Si nous voulons cultiver du maïs sur un hectare, le paysan togolais devrait dessoucher son champs et doit aller passer un mois auparavant une demande de tracteur à hauteur de trente cinq mille francs (35. 000 F) cfa à la préfecture (chaque préfecture est dotée d’un seul tracteur); une fois le sol retourné il y a semis. Une fois le semis faite, on engraisse le sol avec  du NPK ou/et de l’Urée et quand les mauvaises herbes prennent d’assaut les cultures, on asperge le champ des herbicides. Pour une bonne saison, l’agriculteur togolais peut prétendre à une tonne de maïs ou à 900 kilos de maïs. Par contre, sur cette même superficie, les paysans des pays développés peuvent aller jusqu’à 1.30 tonnes de maïs. Ça, c’est l’exemple d’une production classique à laquelle s’adonnent bon nombre de paysans.

Ces derniers temps, on assiste à une utilisation massive des herbicides. Ceux-ci, devenus bon marché, ne sont point contrôlés. Très peu sont autorisés par le gouvernement mais, on en achète au Ghana voisin. Chaque paysan administre selon la première personne proche à l’avoir utilisée la dose jugée normale. Mais la question est de savoir l’impact de ces herbicides sur l’environnement, sur nos terres et dans nos aliments.  Ne serait-il pas judicieux de former des encadreurs pour suivre l’utilisation de ces herbicides ?

 

Selon FAO (1983), la sécurité alimentaire consiste à assurer à toute personne et à  tout moment un accès physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin. Et selon prof KOFFI-TESSIO (1999), la sécurité alimentaire est la capacité d’un pays, d’une région ou d’un ménage et des individus de mobiliser à tout moment les ressources humaines, naturelles et financières pour se procurer une alimentation équilibrée permettant de mener une vie active et saine, tout en étant soucieuse de l’environnement et de l’équilibre du genre.

A la lumière de ces définitions, la disponibilité de nourriture; mieux des aliments doit être accompagnée d’une disponibilité financière. Car rien ne sert de produire si la population bénéficiaire des produits n’a pas les moyens de les acheter. Ainsi, il faut pour atteindre l’autosuffisance alimentaire une concomitance entre la production et des moyens financiers octroyés à la population.

De plus, la sécurité alimentaire ne veut pas dire manger de n’importe quoi. Il faut assurer la qualité des aliments mise à la disposition de la population, afin que les résidus des engrais qu’on utilise pour des questions de rendement ne se retrouvent pas dans les  produits. Tenir compte de l’hygiène dans la production et dans la vente des produits afin d’éviter l’intoxication alimentaire. Donc, il faut en plus de la quantité, la qualité dans notre alimentation.

Mais souvent dans l’importation des viandes (puisqu’au surtout Togo la demande en viande du porc est plus forte que l’offre), les tests adéquats ne sont points faits pour vérifier la qualité et les contenants de nos viandes importées. La vérification alimentaire doit être la chose élémentaire à faire dans la sécurité alimentaire.

« La destinée des nations dépend de la manière dont elles se nourrissent ».

Anthelme Brillat-Savarin

 

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