Le système talus–haie et les barrières végétales : une solution contre l’érosion

17 mars 2014

Le système talus–haie et les barrières végétales : une solution contre l’érosion

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Haies de type néo-bocage, protégeant des champs de l’érosion et du vent (Nord Dakota, 1997, USA)

 

Face aux problèmes de lessivage des sols, de dégradation des couverts végétaux, d’érosions  de nos campagnes  africaines en générale; sur  conseil d’un ainé, un de mes fidèles lecteurs, je suis emmené avec son apport à aider les agriculteurs africains surtout togolais à préserver leurs champs contre ces phénomènes précités. Il nous faut soit inventer un système de culture, soit adapter un qui avait fait ses preuves.  C’est dans cette optique que nous avons choisi le système talus-haie, qui a déjà fait ses preuves.

Qu’entendons-nous par système  talus-haie? Quelles sont les adaptations et les modifications à introduire dans nos campagnes?  Quelles sont ses avantages et pourquoi devons nous  adopter ce système?

Explication du système Talus-haie

On appelle d’abord talus, une élévation de terre surtout  sur les limites de son champ. Le talus peut être soit en terre simple, soit en terre avec ossature de pierre, soit encore renforcé par des murets construits de part et d’autre. Le système de talus-haie est un champs (paysage) où les prés sont  clôturés par des levées de terre (talus), portant  des rangées d’arbres (haies) qui marquent les limites de parcelles de tailles inégales et de formes différentes. Les haies du système talus-haies sont des arbustes renforcés par des barrières végétales. Le tout constitue un anti-érosif. Les haies et les barrières végétales sont en bandes étroites de végétations denses et érigées, installées selon les courbes de niveau ou en travers d’axes de concentration des eaux. Plus simple, installées tout au tour de son champs. En Europe, la fosse s’associe au système donnant  « le système fossé-talus-haie ». Le fossé retient l’eau qui tente de sortir des parcelles.

explication du système schéma à l'appui
explication du système schéma à l’appui

Situation initiale

La situation actuelle présente dans nos campagnes (villages), des champs sans arbres à cause d’une déforestation et surtout  à cause de ce système de culture vétuste et dégradant pour l’environnement « les cultures sur brulis ».  Cette déforestation  ruine nos sols et nos forêts, des espaces cultivables sont sujets aux phénomènes d’érosion avec l’élaboration des rigoles sur des terres lessivées. De plus, comme le monde paysan a des besoins permanents en bois de chauffe, en bois de construction des greniers et des maisons paysannes, on assiste au jour le jour à la dégradation du couvert végétal c’est-à-dire à la disparition des savanes et des forêts.

La particularité du nouveau système

Ce nouveau système talus-haie se différenciera de nos anciens modes de culture, par ce souci de protection de l’environnement et du sol.

Nous préconisons des arbustes composés des haies fruitières (orangers, goyaviers, manguiers…), les haies composées des plantes médicinales (ysopet, neem, Moringa…).  Et entre deux arbres d’une même haie, nous conseillons des herbacées (des barrières végétales) comme la citronnelle ou des fourrages, afin de bloquer le ruissellement des eaux. Ces derniers seront vendus à maturité. Enfin, nous conseillons des haies vives ou basses homogènes et utiles à tout point. Des haies à peine hautes de trois mètres. Ou carrément, le système peut être utilisé à l’européen c’est-à-dire le système fossé-talus-haie.

 

Les avantages du système

Ils  sont de plusieurs ordres. Ils sont tant environnementaux, écologiques qu’économiques.

Le constat est simple et clair. Dans nos champs, il n’y a plus de ces arbres qu’on utilisait dans le temps pour faire le grenier et faire des clôtures à nos maisons paysannes comme exposé précédemment . L’adoption de ce système de culture va préserver les arbres des savanes écluses, car nous utiliserons nos propres arbres qu’on plante pour ces besoins et comme bois de chauffe.  Ces haies  permettront de développer un écosystème pour la faune et la flore. Leurs  feuilles tombées apporteront de l’humus à nos champs.

De plus, les citronnelles plantées serrées en haies courtes (barrières végétales) freineront l’érosion et l’appauvrissement du sol. L’eau restera dans les exploitations pendant et après les pluies. L’eau ne peut plus élaborer des formes d’érosions (rigoles, ravines…) dues aux ruissellements concentrés. La haie composite joue aussi le rôle d’un brise-vent. Cette  haie brise-vent est une haie haute de plus de trois mètres.

Les haies fruitières apportent des fruits, celles des plantes médicinales offrent du bois, des tisanes, et  les résidus de toutes ces haies, peuvent être compostés en engrais verts réduisant du coup, le coût de l’engrais chimique.

 

Objectif

Selon la localisation et les modalités d’installation, l’objectif sera :

 

• de contribuer à réduire l’érosion en nappes et en rigoles (haies-talus-fossés et barrières végétales)

 

• de contribuer à réduire l’érosion concentrée (barrières végétales)

 

• de diminuer l’apport en volume et débit des eaux de ruissellement de surface et subsurface

 

• de contribuer à stabiliser les pentes abruptes (utiles dans la région de la Kara où, ils cultivent en terrasse sur des pentes)

 

• de favoriser le dépôt de sédiments.

 

Il est à noter que ce système peut-être couteux. Il est conseillé une entente parfaite entre les propriétaires de parcelles afin  que deux voisins puissent avoir un talus commun pour un partage équitable des frais.

 Une chose est d’avoir l’idée,  une autre est de l’introduire dans le monde paysan. Nous avons décidé pour son effectivité, de la soumettre au centre Mytro Nunya réputé comme étant un centre de promotion d’agro-écologie. Vivement que le paysan togolais adopte cette nouvelle façon de cultiver.

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