komi fiagan DOGBLE

Quel modèle de développement pour l’Afrique ?

 

maïs
maïs

 

Hier encore, je m’en souviens,  dans les années 80, la Chine et le Brésil aussi étaient appelés comme les nôtres, des « pays en voies de développement » ou « pays pauvres ». D’ici là, les eaux ont coulé sous le pont. Et contrairement à nos pays africains, ces deux pays sont arrivés à se faire une place au soleil et sont désormais appelés « pays émergents ». Quels modèles de développement ont-ils utilisé ? Comment l’Afrique peut-elle aussi leur emboîter le pas ?

Comme nous pouvons tous le constater, certains pays entre temps pauvres à l’instar de la Chine et du Brésil, aujourd’hui émergents, ont tous connu un développement à vitesse Grand V en un temps record grâce aux  choix audacieux des grands leaders de ces nations qui ont choisi et inventé un modèle de développement adapté pour leur pays.

Le Brésil est aujourd’hui une puissance émergente. Il se classe  parmi les dix premières économies du monde. L’agriculture a beaucoup contribué à cet essor de même que les réformes radicales qui ont stimulé son développement. L’État brésilien a beaucoup subventionné son agriculture dans les années 80, ce qui a permis l’exploitation de grandes superficies culturales avec pour conséquences : la mécanisation de l’Agriculture et la diminution du coût de production.  La surproduction qui en découle va favoriser l’essor des industries de transformation des produits agricoles. Tout ceci a entrainé l’apparition d’une importante classe moyenne dont la croissance de la consommation va booster l’économie dans les autres secteurs d’activité.

Quant à la Chine, elle est aujourd’hui, un pays intermédiaire, bien loin de la grande pauvreté qui l’avait caractérisée. La priorité a été donnée à de grandes réformes dans 4 secteurs principaux suivants: l’agriculture, l’industrie, l’armée et les techniques. A partir de 1984, les mouvements de regroupement d’entreprises s’amplifient dans presque tous les domaines. Les entreprises, les paysans, voire les marchands ont été encouragés à se regrouper pour mettre leurs ressources en communs et être plus concurrentiels face au monde. Le but est d’accroître la productivité,  de créer des emplois, de réduire les coûts de production, d’améliorer le niveau de vie des habitants et de moderniser l’appareil productif en ayant recours à l’importation de technologies. Aujourd’hui, ces décisions ont porté des fruits.

Pendant ce temps, l’Afrique, mon continent se cherche. Elle se cherche dans l’aide au développement, dans les politiques d’ajustement structurel, dans les OMD, etc. qui  sont tous des initiatives venant de l’extérieur guidées par les intérêts du donateur.  Toutes ses initiatives ont tous connu des échecs et 2015 nous en dira long sur les OMD. Les prêts internationaux sont aussi inefficaces avec des gouvernements corrompus ayant un goût prononcé pour le détournement des biens publics. Face à cette situation, les pays africains se sont lourdement endettés ce qui leur à valu pour beaucoup d’entre eux, le nom de PPTE: « Pays Pauvres Très Endettés » qu’ils n’hésitent pas à soulever fièrement comme un butin de guerre.  

Or, comme les deux pays cités plus haut, l’Afrique peut aussi inventer son développement en se basant sur son histoire, sa culture, ses ressources naturelles et humaines. Car, aucun pays ne peut prétendre se développer uniquement avec des financements extérieurs.

En effet, l’Afrique est un continent « béni » de Dieu et ceci s’explique par l’existence sur ce continent au 21ème  siècle de peuples vivant de la cueillette. Les recherches nous ont montré qu’en réalité, l’Afrique est le continent le plus riche du monde grâce à ses matières premières qui sont d’ailleurs très convoitées. C’est ce qui explique les guerres incessantes que nous constatons un peu partout sur le continent.

escargots
escargots

 

Des recherches approfondies sur ce sujet ont permis à l’ONG ASDI-Togo d’aller à la racine de nos civilisations pour réinventer un concept qui fait parti intégrante de l’identité africaine ; il s’agit de  l’« ENTRAIDE ».

De nos jours encore, l’ « Entraide » est pratiquée dans beaucoup de villages et cantons et s’observe souvent dans des groupes de jeunes agriculteurs, de femmes lors de l’exécution des travaux champêtres tels que le défrichage, le sarclage et la récolte mais aussi et surtout lors de l’organisation des célébrations de mariage, des cérémonies du 8ème Jour, des fêtes traditionnelles et des funérailles. Les avantages de ce système sont nombreux : le gain de temps, la rapidité de l’exécution de l’activité, la quantité et la qualité du travail abattu sans oublier le partage des risques liés à l’activité etc.

Présentation d’ENTRAIDE selon l’ASDI

ENTRAIDE est un projet de mobilisation de la jeunesse pour la création de groupes de solidarité en vue de la mise en commun des compétences et des fonds pour la promotion et la création d’entreprises. Ce projet a pour cible principale, les fonctionnaires, les entrepreneurs, les  conducteurs de taxi motos, les conducteurs de taxi, les commerçants, les diplômés sans emploi, les paysans et la diaspora regroupés en trois catégories à savoir: les Financiers ou actionnaires, les demandeurs d’emploi et les selfs Entrepreneurs.

* Les Financiers ou Actionnaires: se sont des personnes disposant de moyens financiers ou pouvant en mobiliser et voulant se lancer dans l’entrepreneuriat mais n’ayant pas de temps matériel nécessaire et/ou de projets concrets.  Ils peuvent adhérer à ENTRAIDE et devenir actionnaires d’un ou plusieurs projets au profit des jeunes diplômés en quête d’emploi dans un cadre légal et sécurisé.

*Les Demandeurs d’emploi: Ce sont des jeunes diplômés sans emploi ou en quête d’emploi plus rémunérateurs qui adhèrent à entraide dans le but de bosser sur un projet financé.

*Les Selfs Entrepreneurs: Ce sont des personnes à revenus moyens ou faibles qui s’engagent à rassembler des fonds nécessaires sur un période donnée pour la réalisation d’un projet spécifique ou pour devenir actionnaire et qui décident de cotiser quotidiennement selon des profils de produits bien définis dans le but d’atteindre leur objectif.

 

Qui peut intégrer Entraide et comment faire ?

ENTRAIDE est ouvert à toute personne désireuse d’entreprendre ou d’encourager l’entrepreneuriat à participer au développement du pays en finançant ou en sponsorisant une ou plusieurs entreprises créées par ENTRAIDE. Pour cela il suffit de remplir la fiche d’inscription, de payer le droit d’adhésion et de fournir les documents nécessaires.

 

QUELQUES PROJETS

1. Élevage du porc 

2. Élevage de poules pondeuses

3. Élevage et abatage de poulet de chaire et autres.

4. Production de Maïs à grande échelle

5. Production à grande échelle de manioc

6. Production du piment et gingembre

7. Production et transformation de la citronnelle

8. Transformation du maïs, soja, manioc et autres

9. Production du soja à grande échelle

10. Élevages des escargots

11. Construction de cité et hôtel s’inspirant de l’architecture africaine

12. Production de riz dans les zones de bas fond etc.


 

Les avantages de ce système

Mobilisation des ressources intérieures du pays pour financer le développement

Mise en valeur des terres cultivables

Développement de grandes superficies culturales

Mécanisation de l’agriculture

Augmentation du rendement

Dégagement d’un excédant de production

Développement des industries de transformation

Forte efficacité et grandes capacité à créer des emplois décents et durables

Développement rapide d’une classe moyenne entrainant une augmentation de la consommation intérieur des biens et un taux élevé de l’épargne national.

Augmentation rapide du PIB

Décollage économique de l’Afrique.

 

Exemple concret

Dix jeunes (10) décident de financer un projet de production du maïs combiné à celui du manioc. Ils sont rassemblés par entraide qui met à leur disposition un terrain agricole à louer. Ces dix jeunes décident de cotiser chacun 200.000F CFA ce qui revient à 2.000.000de FCFA pour le groupe. La terre mise à leur disposition à une superficie de 20 hectares ce qui revient à 2 hectares par personnes. Avec les 2.000.000 de Francs, ENTRAIDE loue un tracteur pour dessoucher et labourer les 20 hectares en 10 jours. Il y a ici mécanisation et un gain de  temps par rapport au travail manuel. Les opérations de semi vont suivre dans les jours qui suivent et au final, notre groupe de jeunes ne dépensera que 1.730.000 francs pour toutes les activités jusqu’à la récolte du maïs.

Or, le rendement du maïs varie de 3 à 5 tonnes/hectares ; celui du manioc de 40 à 60 tonnes à l’hectare.

La production des 20hectares tournerait en moyenne au tour de 80 tonnes pour le maïs et celui du manioc au tour de 1000 tonnes.

Calculons dont la rentabilité annuelle :

Pour le maïs la tonne vaut : 160.000F F CA

Celui du manioc est de : 80.000 F CFA

Recette pour le maïs : 12.800.000 F CFA

Recette pour le manioc : 80.000.000 F FA

Recette total : 92.800.000 F CFA

Recette net : 86.500.000 F CFA

 

Ce projet est rentable quelque soit les simulations sur le prix de la tonne du maïs ou du manioc. Les jeunes ayant investi dans ce projet peuvent se retrouver chacun avec plus de 5.000.000 F CFA à la fin de l’année. Alors n’hésiter pas à rejoindre ENTRAIDE Togo pour fructifier votre argent ou pour contribuer au développement de notre cher pays le TOGO.

Si vous voulez aider le Togo, soutenez ENTRAIDE Togo.

NB : Bientôt, il y aura entraide France, entraide Belgique etc. restez à l’écoute !!!!


Eau et assainissement : un enjeu de taille mondiale, un défi pour l’Afrique

ph: Assainissement_photo_relevage
ph: Assainissement_photo_relevage

L’eau est présente dans le monde entier. Sans elle, toute vie est impossible. Elle est à la fois indispensable à la vie animale et végétale. Elle est aussi nécessaire à l’homme pour ses activités notamment l’agriculture, l’élevage, l’entretien de la maison, l’hygiène… Bien qu’elle soit une ressource renouvelable, l’eau douce sur la terre est menacée par une consommation sans cesse croissante. Or l’accès, à l’eau potable, à l’assainissement décent et à l’hygiène, est essentiel à la vie et à la santé humaine. Ainsi, en 2004, la couverture en assainissement amélioré, telle qu’elle a été définie par le Programme conjoint de suivi, chargé de suivre les progrès en vue de la réalisation des objectifs, était de 37 %. L’objectif pour 2015 est de 66 %. Ce billet, a une approche double : d’abord, il  vise à protéger la santé et l’environnement par l’assainissement (excrétas humains, eaux usées) aux fins de les utiliser, éventuellement,  comme fertilisants dans l’agriculture (engrais et irrigation). Pour étudier la question, nous allons dans un premier temps présenter la situation qui prévaut actuellement sur le continent africain mais aussi dans le monde entier, dans un second temps, nous parlerons des efforts fournis pour assainir l’eau. Pour finir, nous ferons montre des intérêts qui peuvent découler de cette préconisation.

L’accès à l’eau potable, à l’assainissement décent et à l’hygiène est essentiel à la vie et à la santé humaine.

De tous ces éléments quel est celui dont on doit faire la priorité ?Nous pensons que  c’est l’assainissement.  Un bon assainissement favorise une meilleure hygiène dans l’habitat, découlant sur une préservation de la santé en général, mais aussi par son rejet propre supprime les risques de pollution de l’environnement et de l’eau potable en particulier.

Il constitue le fondement pour l’amélioration de la productivité, de la santé maternelle et infantile et du développement socio-économique de tout pays.

Cependant, plus de 780 millions de personnes vivant majoritairement dans les pays en voie de développement et dont plus de 50 % en Afrique subsaharienne n’ont pas suffisamment accès à l’eau potable. Pour ce qui concerne spécifiquement l’assainissement et l’hygiène, environ 2, 5 milliards de personnes n’y ont toujours pas accès et plus du tiers d’entre eux pratique la défécation à l’air libre ; le tout combiné avec les eaux usées déversées n’importe où. En Afrique de l’Est, ils sont des millions d’hommes et d’animaux à mourir de soif chaque année.Les maladies et les décès inévitables qui en découlent alourdissent les budgets des ménages et des pays. Ils peuvent être réduits en pratiquant un meilleur assainissement.

Or, il est démontré qu’une bonne technique d’assainissement des eaux usées réduit la pression sur cette denrée rare qu’est l’eau potable en plus de contribuer à la fertilisation naturelle des champs garante d’un bon rendement agricole. 

Nous parlons de l’apport de fertilisation de la terre agricole résultantd’un concept d’assainissement biotechnologique de traitement d’épuration des eaux usées par procédé micro biologique qui semble se développer un peu partout dans le monde, mais très peu en Afrique.

Ce concept en fin de traitement rejette une eau contenant de fines particules de matières organiques en suspension ainsi qu’une flore bactérienne active qui en font des éléments fertilisants et enrichissants pour la terre végétale. Cette action a pour résultat positif de fournir des composants d’intrant naturel et le recyclage d’une eau usée pour l’irrigation de cultures agronomiques. 

champ-de-mais-agriculture
champ-de-mais-agriculture irrigué

C’est l’exemple d’un jeune Sénégalais et d’une ONG AASF (Association des agriculteurs sans frontières) de la RD Congo, basée dans la région du Bukavu qui, tous deux, utilisent un concept jugé avantageux dénommé : le « PROJET » de  Lyse concept  pour triplés leur rendement.  

D’autres adaptations, basées sur l’utilisation des micros organismes et des végétaux, sont utilisées dans le traitement des eaux usées d’une manière efficace pour éliminer des polluants tels que le nitrate, la potasse, le phosphate, l’azote, l’urée, l’ammoniaque…

Les avantages de l’utilisation de l’assainissement biologique :

Augmentation considérable de la production agricole par un apport d’eau abondante, gratuite,  enrichissante et fertilisante.

Prise en compte des conditions spécifiques de territoire où vivent des populations approvisionnées en eau potable par des sources (puits) en supprimant  la problématique de l’assainissement des eaux usées rejetées à même le sol, avec tous les risques  de pollution par infiltration, des nappes phréatiques,

Développement d’une production agricole avec un approvisionnement en eau provenant des eaux usées de l’habitat.

Promotion d’une gestion durable de l’eau par une réduction de la consommation d’eau potable utilisée à l’irrigation,  

Fixation de la jeunesse au pays  par la création d’emplois et de revenus pour une population locale sans grande qualification.

Apport alimentaire à faible coût pour des populations rurales.

Promotion d’une agriculture biologique respectueuse de l’environnement.

Apport d’une solution durable à la problématique de l’assainissement des eaux usées en général, première source de pollution des sous-sols, des milieux hydrauliques naturels, des nappes phréatiques.

 

 


Ressources naturelles et agriculture: une Afrique émergente d’ici 2025

ph: denning-interview-1_1
ph: denning-interview-1_1

L’espoir, voilà ce qui nous fait vivre mieux survivre. Chacun de nous dans la vie fait des plans pour son avenir c’est-à-dire pour le lendemain car ne dit on pas que gouverner c’est prévoir ? Ainsi l’Afrique, mon Afrique à la veille  de l’an 2025 va croire à un avenir meilleur, à un destin autre que celui dévastateur, calamiteux,  déshonorable  que les pessimistes et les analystes même les plus érudits pourraient s’adonner. Dans ce développement, nous verrons une nouvelle Afrique, celle des optimistes, l’Afrique de ceux qui ne baissent pas les bras. Cette Afrique qui  ne néglige pas les réalités, les clichés, les boulets. Mais  cette Afrique qui s’érige sur ces  manquements, s’insurge  contre les fatalités et les calamités, bref ces réalités, ces clichés et ces boulets. Un continent qui fait face triomphalement  aux défis environnementaux dans une meilleure gestion des ressources naturelles, ce qui conduira forcement au développement agricole assurant ainsi une sécurité alimentaire à ses enfants meurtris par des décennies de peines et qui comme des phœnix, renaissent de leurs cendres. C’est un continent qui a accepté le changement climatique mieux, le contrôle. Cette Afrique, c’est mon Afrique. C’est ton Afrique. C’est notre Afrique.

L’Afrique est bénie. Elle est généreusement douée de ressources. Nous avons entre autres, des terres productives et  des richesses naturelles précieuses renouvelables comme l’eau,  des forêts et des poissons et d’autres tout autant précieuses mais non renouvelables comme le charbon, le  gaz,  le pétrole et  d’autres minéraux. Ces ressources naturelles sont la charpente de l’économie mondiale et de nombre de pays du continent. Elle constitue le plus important moyen de subsistance pour nos habitants aujourd’hui majoritairement pauvres, vivant en zone rurale ou urbaine ; s’adonnant légalement ou clandestinement à la jouissance des ces ressources. Nous osons croire qu’avec une bonne gestion de ces ressources, l’Afrique endiguera la pauvreté de manière définitive car selon les économistes, le continent n’aurait besoin que d’une croissance minimum de 7 % pour ce fait. Je crois dès 2020 à une Afrique transparente, c’est-à-dire cette Afrique qui fera de la transparence dans l’exploitation de ces ressources son outil de travail. Car, toute  l’Afrique, c’est-à-dire tous les états, prendront des mesures pour une gestion responsable et durable de leurs patrimoines naturels, entre autres, ils feront montre tant des dépenses que des recettes comme il en est au Ghana où, la loi sur la gestion des recettes pétrolières nationales rend obligatoire une déclaration trimestrielle des paiements et des volumes de production. Cette loi sera étendue sur tout le continent ainsi, des fonds que chaque état percevra à titre de droit de l’exploitation et de royalties seront  publiés. L’écologie sera au centre des préoccupations du continent  avec la protection des écosystèmes fragiles.

Bien avant l’échéance 2025, nous voyons chacun des pays africains se doter d’une seule et même législature  élaborée pas des politiques que nous accusons  aujourd’hui véreux et corrompus mettant en place des lois pour la protection des droits et les intérêts des africains et africaines, et plus   particulièrement de ceux et celles qui vivent dans la pauvreté notamment dans les zones d’extractions minières. Il est à noter que d’ores et déjà, l’extrême pauvreté est en recul. A pas de géant, nous voyons le continent  progresser vers les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). C’est dans cette optique que plusieurs pays africains très pauvres, dont le Malawi, la Sierra Leone, le Niger et l’Éthiopie, ont dernièrement considérablement réduit les inégalités de revenus. Dire que cette échéance est à venir. Nous, nous pouvons voir ces pays en 2025 constitués  à plus de soixante pour-cent  (60%) de classes moyennes à la brésilienne  et ceci entre autres grâce à une bonne gestion des ressources. Il est temps pour l’Afrique de changer la donne, de prendre le poil de la bête. Que ces acteurs le fassent pour leurs populations classées plus pauvres au monde, affublées des nominatifs péjoratifs, que l’équité soit l’apanage de notre continent. Seules cette équité et la transparence  feront bénéficier à tous et à toutes les revenues de nos ressources. Nous sommes certains que nos ressources naturelles sont un moteur essentiel de la croissance et du développement. Et comme tous les acteurs, nous nous accordons à reconnaître que l’agriculture africaine présente un  énorme potentiel de croissance grâce à  l’abondance de ses ressources naturelles, à savoir les terres et l’eau.

L’agriculture est  essentielle pour la croissance de la majorité des pays du continent. Elle s’est avérée indispensable à la réduction de la pauvreté et pour assurer la sécurité alimentaire. Conscient de ce fait, l’Union Africaine  avec les nouveaux  partenariats pour le développement de l’Afrique, ont collaboré pour mettre sur pied un programme pour le développement de l’agriculture en Afrique et encouragé les pays à consacrer davantage de moyens financiers au développement agricole.  Pour mieux coordonner leurs efforts, les pays du continent se sont regroupés dans des organisations régionales et sous- régionales plus solides, tant au niveau politique (comme la CEDEAO en Afrique de l’ouest) que dans le domaine de la recherche agricole (comme la Fondation africaine pour les technologies agricoles AATF), en promouvant une utilisation accrue des innovations existantes, en facilitant l’accès aux connaissances et en améliorant la coordination des programmes de recherche agricole aux niveaux national, régional et international. Ce développement permettra d’améliorer la productivité rurale durable et d’accroître la valeur nutritive des produits agricoles. Quant aux partenaires au développement de l’Afrique, ils ont indiqué eux aussi leur volonté de répondre à l’appel lancé par l’Afrique. Cette intention en vue  de fournir du soutien technique et financier a été affirmée sans langue de bois lors des réunions de  Gleneagles, de l’ONU, par le biais de la Commission pour l’Afrique. Enfin, tout comme les dirigeants africains, les institutions régionales et les partenaires du développement,  sont plus résolus  tant en paroles qu’en actes pour un soutien continu pour le développement agricole et rural. Car ils savent tous que, l’agriculture joue un rôle central pour la croissance économique du continent et ils ont assisté avec admiration à l’émergence de l’Asie, laquelle fut d’abord agricole. Elle contribue à un tiers du produit intérieur brut (PIB) et représente plus de deux tiers de la population active dans certains pays d’une part. D’autre part, à l’agriculture sont liées des questions de sécurité alimentaire indispensables pour tenir tête aux changements climatiques. Ces tendances positives ont accéléré la croissance économique et agricole par habitant et réduit le nombre de pauvres dans les pays où l’expansion a été la plus rapide. Nous  voyons en 2025, l’agriculture africaine plus forte que toutes autres au monde. Comme tout le continent semblait le faire avec zèle, nous pouvons croire à un  renforcement des politiques agricoles, d’une gestion efficace et pérenne des ressources naturelles pour assurer une utilisation à la fois durable et rentable des ressources foncières, halieutiques et forestières. Nous pouvons croire aux renforcements de la bonne gouvernance dans le secteur agricole, avec une facilité de l’évolution d’une agriculture basée sur des petites fermes vers une agriculture familiale viable commercialement et durable. L’Afrique fera montre d’une cohérence entre politiques agricoles régionales et nationales ainsi que la promotion de partenariats entre secteurs publics et privés. Les agriculteurs seront en coopératives et en associations professionnelles, afin de renforcer leurs capacités à participer à la formulation et à la mise en œuvre des politiques; pour faciliter des ressources et intégrations de l’agriculture dans tous les programmes de développement aux niveaux national, régional voire continental. Et  enfin, on assistera à des élaborations des politiques, des stratégies et des budgets de développement cohérents. Avec une amélioration du fonctionnement des marchés régionaux des produits agricoles pour permettre l’accès à des marchés rémunérateurs et garantir aux consommateurs la sécurité des produits. L’émergence et l’imposition de l’Afrique au monde dans le domaine agricole ne seront plus des hypothèses mais des réalités palpables et ce n’est qu’une question de temps. Il s’agit notamment de faciliter l’accès physique aux marchés, d’exploiter des débouchés commerciaux ainsi que d’établir des cadres juridiques et réglementaires appropriés notamment en matière de mesures sanitaires et phytosanitaires pour garantir la vente de nos produits et l’authenticité de nos alimentations. Nous voyons en 2025, la place importante du secteur de l’élevage qu’il soit de gros ou de petits bétails voire celui des volailles dans le monde. La révélation des maladies auxquelles font face nos animaux et des moyens de les combattre.

ph: investing-african-agriculture-2
ph: investing-african-agriculture-2

Loin de nous toutes idées de contre dire le Groupe Intergouvernemental d’Experts pour l’étude du changement Climatique (GEIC), nous jeunes étudiants africains croyons fort que même si la pluviométrie diminuait nous trouverons de l’eau pour notre agriculture et avec toutes ces propositions et ces avancées notables, la pauvreté sera boutée hors de l’Afrique car la sécheresse récurrente annoncée et redoutée n’aura point d’effet sur nous. Que le climat change, nous on s’accommode. Nous n’espérerons plus rien d’aucune organisation que se soit, d’aucun état aussi puissant et aussi riche qu’il soit, aucune aide au développement. Par contre l’Afrique se soutiendra mutuellement en cas de difficultés et des forces majeures. Nous ne refuserons pas par orgueil mais plutôt par abondance. De  ces vivres américains qu’on nous octroyait en cas de catastrophe, nous n’en aurons plus besoin. Il est tant que l’Afrique aussi soit au chevet des autres pays. Nous  pouvons voir par exemple la Somalie, l’Érythrée, l’Éthiopie offrir à leur tour en 2025 des vivres aux pays asiatiques voire Européens en proie à des catastrophes naturelles ou politiques. Nous en avons tant reçu à nous de donner en 2025. Car l’agriculture reviendrait au premier plan des préoccupations de l’Afrique au dépend de la politique. Adieu  aux problèmes de l’instabilité politique ! Adieu  la mauvaise gouvernance ! Adieu instabilité macroéconomique ! Adieu  présence limitée de l’Afrique sur les marchés mondiaux. Nous les voyons tous, ces marchés, nous appartenir en 2025. Tous ces maux ont fortement réduit notre croissance et il est temps de les combattre et nous y arriverons.

Nous pouvons voir l’Afrique de 2025 émaillée de routes bien bitumées desservant tous les coins et recoins de l’Afrique, reliant des pays entre eux, des villes entre elles des campagnes agricoles entre villes commerçantes. Nos moyens de communications seront les plus performants au monde. Nous pouvons voir l’électricité partout et en abondance alimenter nos campagnes comme on en voit au Ghana pays hôte, servant à l’irrigation de nos champs, alimentant nos usines de transformations. Soyez en sûrs, l’Afrique en est capable car nos ressources bien entretenues et gérées l’assumeront d’elles-mêmes. Plus de problème d’addition d’eau potable. S’il le faut, nous reprendrons et traiterons nos eaux usées et nous traiterons l’eau de mer  et en serviront pour l’irrigation s’il le faillait. Nous ne serons point les tous premiers à le faire et nous n’en serons pas moins les derniers. D’autres le font pourquoi pas nous ?

ph wezon: système d'irrigation gout à gout
ph wezon: système d’irrigation gout à gout

Les marchés financiers en général et la finance rurale en particulier seront développés et les taux d’épargne africains bien élevés.  Fini le choc mondial dont a fait face l’agriculture africaine et qui avait endormi un tant soi peu notre agriculture. Vivement 2025, notre agriculture sera maîtresse. Grâce aux prix mondiaux des produits alimentaires élevés, à une abondance de ces produits, et à une bonne organisation, les cours globaux des produits alimentaires, y compris les céréales et les oléagineux en valeur réelle, et les cours de produits de bases individuels feront la richesse de notre  cher continent.  La croissance agricole et économique dans son ensemble va dépasser la croissance démographique dans tous les pays et nous aurons des marges énormes à vendre.

L’Afrique de 2025 aura des fortes politiques sociales et environnementales.  Plus d’exode rural car chacun préférera son village riche et développé qu’une ville quelconque. L’immigration sera le cadet de nos soucis. Nous nous lancerons à la conquête de nos déserts. Le reboisement  remplacera le déboisement car il n’y aura plus l’utilisation de bois de chauffe. La désertification  qui touche 46 % de l’Afrique et affecte quelques 485 millions d’Africains, va contrairement aux prévisions  du GEIC régresser grâce à une politique de reboisement et de regain sur le désert.

Notre Afrique de 2025 est possible. Ce n’est point une vision optimiste ni une utopie à la Pangloss mais c’est bien quelque chose que nous pouvons et avons l’aptitude de réaliser. Loin de nous ces difficultés réalistes du quotidien que nous vivons et subissons. Cet essai est  en soi un rêve qui devrait être pour tous un but, un objectif, un leitmotiv, mieux un cap que nous devons et efforcerons d’atteindre à l’horizon 2025.  Nous en sommes capables. Nous avons déjà posé les jalons, il nous faut juste continuer sur cette lancée, améliorer les imperfections et les manquements, décider avec véhémence à tous les niveaux qu’il soit politique, économique et social de le vouloir et nous le pourrons. Chacun de nous devrait apporter sa pierre à la construction de cette Afrique moderne. L’Afrique, notre Afrique est le fleuron du monde, c’est l’avenir de l’humanité. D’ailleurs tous s’y affluent. Elle a tout. Elle peut tout. Puisqu’elle a les ressources qu’il faut. Donnons-nous cette chance de nous en sortir d’ici 2025. Ensemble boutons la faim hors de nos contrées.

 

 


Le système talus–haie et les barrières végétales : une solution contre l’érosion

photo2
Haies de type néo-bocage, protégeant des champs de l’érosion et du vent (Nord Dakota, 1997, USA)

 

Face aux problèmes de lessivage des sols, de dégradation des couverts végétaux, d’érosions  de nos campagnes  africaines en générale; sur  conseil d’un ainé, un de mes fidèles lecteurs, je suis emmené avec son apport à aider les agriculteurs africains surtout togolais à préserver leurs champs contre ces phénomènes précités. Il nous faut soit inventer un système de culture, soit adapter un qui avait fait ses preuves.  C’est dans cette optique que nous avons choisi le système talus-haie, qui a déjà fait ses preuves.

Qu’entendons-nous par système  talus-haie? Quelles sont les adaptations et les modifications à introduire dans nos campagnes?  Quelles sont ses avantages et pourquoi devons nous  adopter ce système?

Explication du système Talus-haie

On appelle d’abord talus, une élévation de terre surtout  sur les limites de son champ. Le talus peut être soit en terre simple, soit en terre avec ossature de pierre, soit encore renforcé par des murets construits de part et d’autre. Le système de talus-haie est un champs (paysage) où les prés sont  clôturés par des levées de terre (talus), portant  des rangées d’arbres (haies) qui marquent les limites de parcelles de tailles inégales et de formes différentes. Les haies du système talus-haies sont des arbustes renforcés par des barrières végétales. Le tout constitue un anti-érosif. Les haies et les barrières végétales sont en bandes étroites de végétations denses et érigées, installées selon les courbes de niveau ou en travers d’axes de concentration des eaux. Plus simple, installées tout au tour de son champs. En Europe, la fosse s’associe au système donnant  « le système fossé-talus-haie ». Le fossé retient l’eau qui tente de sortir des parcelles.

explication du système schéma à l'appui
explication du système schéma à l’appui

Situation initiale

La situation actuelle présente dans nos campagnes (villages), des champs sans arbres à cause d’une déforestation et surtout  à cause de ce système de culture vétuste et dégradant pour l’environnement « les cultures sur brulis ».  Cette déforestation  ruine nos sols et nos forêts, des espaces cultivables sont sujets aux phénomènes d’érosion avec l’élaboration des rigoles sur des terres lessivées. De plus, comme le monde paysan a des besoins permanents en bois de chauffe, en bois de construction des greniers et des maisons paysannes, on assiste au jour le jour à la dégradation du couvert végétal c’est-à-dire à la disparition des savanes et des forêts.

La particularité du nouveau système

Ce nouveau système talus-haie se différenciera de nos anciens modes de culture, par ce souci de protection de l’environnement et du sol.

Nous préconisons des arbustes composés des haies fruitières (orangers, goyaviers, manguiers…), les haies composées des plantes médicinales (ysopet, neem, Moringa…).  Et entre deux arbres d’une même haie, nous conseillons des herbacées (des barrières végétales) comme la citronnelle ou des fourrages, afin de bloquer le ruissellement des eaux. Ces derniers seront vendus à maturité. Enfin, nous conseillons des haies vives ou basses homogènes et utiles à tout point. Des haies à peine hautes de trois mètres. Ou carrément, le système peut être utilisé à l’européen c’est-à-dire le système fossé-talus-haie.

 

Les avantages du système

Ils  sont de plusieurs ordres. Ils sont tant environnementaux, écologiques qu’économiques.

Le constat est simple et clair. Dans nos champs, il n’y a plus de ces arbres qu’on utilisait dans le temps pour faire le grenier et faire des clôtures à nos maisons paysannes comme exposé précédemment . L’adoption de ce système de culture va préserver les arbres des savanes écluses, car nous utiliserons nos propres arbres qu’on plante pour ces besoins et comme bois de chauffe.  Ces haies  permettront de développer un écosystème pour la faune et la flore. Leurs  feuilles tombées apporteront de l’humus à nos champs.

De plus, les citronnelles plantées serrées en haies courtes (barrières végétales) freineront l’érosion et l’appauvrissement du sol. L’eau restera dans les exploitations pendant et après les pluies. L’eau ne peut plus élaborer des formes d’érosions (rigoles, ravines…) dues aux ruissellements concentrés. La haie composite joue aussi le rôle d’un brise-vent. Cette  haie brise-vent est une haie haute de plus de trois mètres.

Les haies fruitières apportent des fruits, celles des plantes médicinales offrent du bois, des tisanes, et  les résidus de toutes ces haies, peuvent être compostés en engrais verts réduisant du coup, le coût de l’engrais chimique.

 

Objectif

Selon la localisation et les modalités d’installation, l’objectif sera :

 

• de contribuer à réduire l’érosion en nappes et en rigoles (haies-talus-fossés et barrières végétales)

 

• de contribuer à réduire l’érosion concentrée (barrières végétales)

 

• de diminuer l’apport en volume et débit des eaux de ruissellement de surface et subsurface

 

• de contribuer à stabiliser les pentes abruptes (utiles dans la région de la Kara où, ils cultivent en terrasse sur des pentes)

 

• de favoriser le dépôt de sédiments.

 

Il est à noter que ce système peut-être couteux. Il est conseillé une entente parfaite entre les propriétaires de parcelles afin  que deux voisins puissent avoir un talus commun pour un partage équitable des frais.

 Une chose est d’avoir l’idée,  une autre est de l’introduire dans le monde paysan. Nous avons décidé pour son effectivité, de la soumettre au centre Mytro Nunya réputé comme étant un centre de promotion d’agro-écologie. Vivement que le paysan togolais adopte cette nouvelle façon de cultiver.


D’un œuf hollandais au poussin togolais : l’origine des poules pondeuses

ph: wezon Mr Tchamsi disposant des œufs dans le tiroir
ph : wezon Mr Tchamsi, 1er directeur et concepteur de « le poussin » disposant des œufs dans les tiroirs d’un incubateur; Août 2010

« Entre la poule et l’œuf, qui provient de l’autre ? »

Presque tous les jours, nous utilisons des œufs, au petit déjeuner au dîner et surtout au cours de grandes occasions festives. Mais quelle est la provenance de ces œufs dont nous raffolons ? D’une poule me répondra certainement à raison une personne. Quel type de poule ?  Quelle est l’origine de ces poules ? Voilà les interrogations auxquelles nous essaierons d’apporter des réponses.

ph: wezon des poussins qui deviennent des pondeuses
ph: wezon des poussins qui deviennent des pondeuses

 

J’ai été reçu la dernière fois par une société de la capitale nommée «  le Poussin ». Elle est spécialisée dans la production des poussins d’un jour à l’endroit de nos éleveurs. C’est-à-dire des poussins qui sont sensés devenir des futures pondeuses, celles qui nous donneront nos œufs.

Selon les explications du directeur actuel Kossi Agbo, ces poussins proviennent des œufs, lesquels sont incubés pendant dix-huit jours dans une machine spéciale appelée incubateur. Au 18ejour, ils seront transférés après mirage (vérification par machine spéciale de la fécondité ou non de l’œuf), dans une autre machine appelée éclosoir où ils passeront trois jours afin d’éclore. Les poussins seront sortis de l’éclosoir et triés : pondeuses d’un côté et coquelets de l’autre.

Notons ici que les œufs à couver proviennent d’un élevage spécial dit « élevage  de parentaux ». Cet élevage n’étant pas développé chez nous au Togo, les œufs incubés par la société « le poussin » proviennent directement de la Hollande. Ces œufs sont commandés au minimum trois semaines avant la date prévue pour le démarrage de l’incubation et sont convoyés par avion. La race de poule produite par cette société est la race Isa brown le N°1 mondiale de la ponte aux performances très élevées. Signalons aussi que l’élevage de ces parentaux existe dans certains pays africains à l’instar du Ghana, du Mali… Cependant, les œufs produits dans ces pays le sont en faibles quantités et n’alimentent que les incubateurs des sociétés qui les produisent.

La difficulté majeure de ce type d’élevage en Afrique réside dans la forte chaleur dans laquelle baigne le continent. De plus, cet élevage exige une expertise et nécessite des recherches approfondies en amont pour une optimisation de la qualité des œufs produits (le taux  de fécondité des œufs doit varier entre 85 et 95 %).

Néanmoins, ce type d’élevage est possible en Afrique. C’est le cas de ces pays cités (Ghana, Mali…). Pour corriger le tir au Togo, l’ASDI (Action sociale pour le développement intégral) dispose d’un projet pertinent et ambitieux dans ce domaine en attente de financement. Une brèche pour des entrepreneurs et opérateurs économiques.

Selon nos investigations, actuellement, il n’existe que deux sociétés de production de poussins d’un jour au Togo. L’une à Lomé et l’autre à Pya  (Kara au nord du pays). La plus importante, celle de Lomé que nous venons de visiter, vidéo à l’appui, fournit une minorité des éleveurs du Togo. Il est à noter que l’importation des poussins d’un jour (d’Europe) continue à grande échelle.