komi fiagan DOGBLE

A la découverte d’Eco-Centre-Togo

 

La jeunesse togolaise ne baisse pas les bras. Elle essaye vaille que vaille de protéger l’environnement. Ainsi, des initiatives louables sont prises par des jeunes acteurs pour, non seulement entreprendre dans le domaine environnemental mais aussi et surtout partager, enseigner gratuitement en plus des techniques, des moyens d’alléger le poids de notre vécu sur l’environnement. Souvent ces connaissances leurs sont léguées très chères dans les pays développés. Mais pour l’amour du pays, l’intégration dans son développement une vision environnementale qui prône l’amélioration et la sauvegarde des techniques de constructions ancestrales,  ils prennent le risque dans une désorientation totale d’apporter leurs contributions à la construction de l’édifice national.

Dans cet article, nous avons été  à la rencontre d’un de ces jeunes revenus de Belgique pour participer au développement de son pays en formant les jeunes, dans leur processus de réinsertion socioprofessionnelle avec le soucis du respect de l’environnement. Il  s’agit de monsieur AGBEVE  bénoit  président d’Eco-Centre-Togo. Je  vous transcris à cet effet l’entretien.

Eco-Centre-Togo
Eco-Centre-Togo

Q1 : A qui avons-nous honneur cher hôte?

R1 : Je suis AGBEVE  Bénoît  entrepreneur, artisan en Eco-Bio-Construction. Je suis aussi le président de l’association Eco-Centre-Togo et directeur d’établissement Ecovision à Lomé.

Q2 : Quelle formation avez-vous reçu et où l’avez-vous reçu ?

R2 : j’ai été formé en Belgique dans un centre dénommé « La paix Dieu » spécialisé dans la restauration des sites de patrimoines. Et si je considère mes années de partage comme formation, je continuerai en disant que j’ai enseigné cinq (5) ans en liège (Belgique) dans la réinsertion socioprofessionnelle en construction. De plus, j’ai reçu de diverses formations spécifiques aux différentes techniques de transformation de matériaux naturels ainsi que leurs applications dans l’éco-bio-construction.

Q3 : Pourquoi êtes vous revenu au pays ?

R3 : Par patriotisme, je suis aussi touché par l’ampleur du développement dans le pays. Ce développement qui oublie d’intégrer l’environnement et les qualités du savoir faire ancestral. Je  suis donc rentré pour construire écologique et former la jeunesse à construire eux aussi écologique. Ce sont ces deux visions qui m’ont poussé à fédérer les jeunes en association formative. Il s’agit de l’Eco-Centre-Togo.

 

Q4 : Présentez nous Eco-Centre-Togo.

R4 : Eco-Centre-Togo est une association formative qui a pour but de promouvoir la formation  en Eco-Bio-Construction pour un développement humain durable de la population.

Q5 : Qu’entendez-vous par Eco-Bio-Construction ?

R5 : Dans   Eco-Bio-Construction, nous avons :

          Eco-Construction qui est cette construction respectueuse de l’environnement. C’est une construction dans laquelle les ingénieurs, les constructeurs, les propriétaires se soucient des problèmes environnementaux, ce qui les amènent à inclure les matériaux naturels.

          Bio-Construction est une construction dans laquelle on introduit des matériaux naturels et biologiques (fibres, végétaux, le bois).

Q6 : Quelles sont vos activités ?

R6 : Nous sommes dans la formation et la construction des maisons.

Concrètement, l’Eco-centre en collaboration avec  le centre mytro nunya, avaient produit des badigeons pour les artistes de graffiti afin de peindre le mur en face du centre.

Nous venons aussi d’acquérir un espace non loin du centre mytro nunya toujours pour commencer des activités de formation. Nous voulons débuter  avec des jeunes en difficultés venant des associations. Sur ce, les associations comme : l’Association des Jeunes et  Enfants Travailleurs du Togo (AJETT), l’orphelinat (CEHBED)… sont nos partenaires. Je lance un appel à tous ceux qui sont intéressés par cette formation, de venir s’inscrire au siège d’Eco-Centre-Togo.

graffiti du centre mytro nunya
graffiti du centre mytro nunya

Q7: Qui peut suivre votre formation ?

R7 : Les entrepreneurs, les ingénieurs, les auto-constructeurs, les chefs maçons et toutes personnes intéressées par le sort de l’environnement dans la construction.

Q8: Quel est le prix de la formation ?

R8 : La formation est non payante. Nous  rappelons que nous sommes une association à but non lucratif. Néanmoins, nous obtenons des aides des associations qui inscrivent leurs membres, des dons venants des inscrits et des droits d’adhésion à l’association. Nous sommes ouverts à tous les  dons qu’ils soient  en  natures ou financiers pour soutenir nos projets.

Q9 : Que proposez-vous exactement comme formation ?

R9 : Nous avons des modules de formation dans plusieurs domaines notamment : la maçonnerie, la menuiserie, la charpente et les cours classiques. Par exemple nous allons commencer très bientôt en maçonnerie.

           maçonnerie en Eco-Bio-Construction (la fabrication des Briques en Terre Compressée BTC, les parpaings,

          Les techniques d’application de ces briques et de la maçonnerie,

          Règles et sécurités liées à la construction en générale,

          Et des cours de remise à niveau en mathématique et en français.

Ensuite,  nous comptons intégrer d’autres concepts comme la bio climatisation et la construction des toilettes sèches…

Q10 : où se situe l’Eco-Centre-Togo ?

R10 : Eco-Centre-Togo se trouve non loin de l’église des frères franciscains à Adidogomé derrière le centre mitro nunya. Son contact est le +228 90 41 09 55, email : ecocentretogo@gmail.com.

 

Merci monsieur Bénoit pour votre réception. Bonne chance à vous au pays. Que le projet nous soit prolifique.


Toilettes sèches : Une action écologique et économique

ph: éco rénovation et construction
ph: éco rénovation et construction

Pour permettre à chaque foyer du Togo et d’Afrique d’avoir les latrines, nous avons décidé de partager des informations pratiques sur la confection et l’utilisation des toilettes sèches. À l’aide des conseils de monsieur  AGBEVE bénoit responsable d’Eco-Bio-Construction, nous montrerons comment les confectionner, nous toucherons les avantages  que son utilisation nous  offrent et pour finir, nous verrons ce qui constitue le frein dans l’adoption de ce procédé peut couteux mais écologique.

Définition et composition

Les toilettes sèches sont un type de toilette allergique à l’eau, pouvant être transportable et utilisant des copeaux et des sciures de bois.

Pour confectionner une toilette sèche simple et transportable, il te faut un seau en inox de préférence, mais on peut utiliser des seaux en tôle ou acier galvanisé ou des seaux  en plastique, du bois, des copeaux et des sciures de bois.

Il est à noter que si les conditions d’utilisation (absence totale d’eau, couverture chaque fois après les besoins par les copeaux et les sciures) sont respectées, il n’y aura point d’odeur et vous pouvez le mettre sous votre lit si vous le souhaiter.

Les avantages de cette utilisation

Avantages écologiques

          Pas d’utilisation d’eau : Parce qu’il ne nécessite pas d’eau, vous n’aurez plus à gaspiller d’eau potable. De plus cette toilette peut s’adapter partout.

          Cette toilette permettra d’éviter la pollution, les maladies liées à la pollution de l’eau comme les épidémies de choléra, les maux de ventre…

          De plus, ces matières organiques sont transformables  en engrais vert par compostage. Véritable facteur pour le développement de l’agriculture surtout au niveau des familiales paysannes.

 

Avantages économiques

          La transformation des déchets en composte  est avant tout une source de revenu  économique,

          La réduction de sa facture d’eau.

          La réduction des couts de soin de santé occasionnés par des maladies transmises par la mauvaise gestion des déchets organiques,

           Le cout d’implantation est moindre par rapport à celui d’une toilette classique.

Les freins à son implantation

Après enquête dans des maisons qui nécessite des latrines, il s’en sort trois (3) éléments dissuasifs à l’utilisation de ces toilettes sèches. Il s’agit de :

          Le stéréotype du vidangeur : L’idée selon laquelle, transporter ces matières fécales constituerait une souillure  et du coup, un blocage pour l’adaptation de ces toilettes. C’est-à-dire qu’on trouve dégradant et obscène de transporter ces matières fécales.

          Le fait d’avoir, rien que l’idée de faire ses besoins des un seau, bloque son installation.

          Le faite d’aller chercher chaque fois chez les menuisiers les copeaux et sciures en est une autre contrainte.

Et selon vous, que pouvons nous faire pour encourager l’utilisation de ces toilettes ? Afin d’éviter à nos rues et dépotoirs d’être le spectacle de ces déchets infectant tant nos eaux que nos aliments.


Agro-business au Togo et en Afrique : Quelles opportunités

 

ph: wezon formation ULDD
ph: wezon formation ULDD (asdi)

Où et comment trouver de l’emploi par ce temps de crise ? Des milliers de jeunes formés chaque année, une crise économique accentuée et ressentie, le taux de chômage de plus en plus élevé ; le tableau est noir lorsqu’on fait référence à l’emploi des jeunes au Togo et en Afrique.  Face à cette situation de crise, la solution la plus idoine et la plus sûre, se trouve être l’entrepreneuriat.  Ainsi, sommes-nous des milliers de jeunes togolais à avoir fait le choix d’entreprendre. Pour nous accompagner, le gouvernement à travers Faiej (Fonds d’Appui aux Initiatives Économiques des Jeunes), des ONG à l’instar de Pasyd(Partage Action en Synergie pour le Développement)  et des associations comme ASDI, nous forment pour gagner le pari de notre devenir.

Dans le cadre de cet article, j’ai été accueilli à  bras ouverts, aux secrets étalés par le président de l’ASDI  Monsieur Tchamsi kokou hervé, jeune agro-entrepreneur  et informaticien, qui dans son souci d’aide à la jeunesse, nous livre quelques  idées porteuses en entrepreneuriat liées à l’agriculture et à l’environnement  dans un premier temps et dans un second, nous indique des portes à toquer pour bénéficier du financement pour l’exécution de nos projets. Mais tout d’abord allons à la découverte de l’ASDI.

Présentation

Créer depuis 2009,  l’ASDI  (Action  Sociale pour le Développement Intégral) est une association à but non lucratif qui  intervient dans les domaines de l’éducation, formation, environnement et la promotion de l’agriculture et de l’élevage. Elle dispose d’un centre de formation en NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Elle  a en son actif, plus de 150 jeunes togolais formés en informatique, en entrepreneuriat, en développement personnel, en art oratoire, en agriculture et en élevage. L’ASDI  a déjà réalisé 7 projets dont l’appui à la création et au développement de  5 groupements, la formation en entrepreneuriat des jeunes dénommée ULDD (les Universités des Leaders De Demain) dont je suis l’un des bénéficiaires. Elle a aussi deux (2) projets phares en cours dans le domaine environnemental. Il s’agit de :

  •  Projet de collecte et de recyclage des DEEE (Déchets d’Equipement Electrique et  Electronique).
  •  Collecte et recyclage des papiers de  bureau et cartons : c’est un projet qui vise à transformer ces déchets en combustible domestique afin de réduire la pression sur la biodiversité.

 Quelques  idées entrepreneuriales porteuses

Selon notre hôte, il y a plusieurs idées entrepreneuriales porteuses les unes que les autres. Cependant, nous allons aborder ici quelques une de ces idées dont la réalisation est facile et nécessite peu de fond. Dans tous les cas, il faut mettre un accent particulier sur le regroupement des jeunes en groupement ouen coopérative. Car dit-on, l’union fait la force.

  •        Le regroupement des jeunes pour collecter et transformer les déchets domestiques qui abondent  dans nos quartiers en compost pour enrichir la terre. (environnement, agriculture)

 

  •   L’Elevage des porcs : cette idée, transformée en projet  va rapporter beaucoup avec  peu d’investissement. Il est à savoir que nous importons une bonne partie de notre consommation de la viande du porc et la demande est sans cesse croissante. (élevage)

 

 

  •   L’élevage des aulacodes (aulacodiculture) ou élevage des « agoutis » au niveau des familles paysannes. L’avantage est à trois niveaux. Premièrement,  cet animal n’est pas en concurrence alimentaire avec l’homme (il ne mange pas la même nourriture que les Hommes). Deuxièmement, cet élevage va limiter les feux de brousse puisse que, sa quête fait flamber toute la végétation environnante (chasse par brûlis). Et pour finir, comme c’est une viande  appréciée et demandée, il y a garantie de la  clientèle. De plus, les fientes seront utilisées en agriculture cela va sans dire. (élevage, environnement)

 

  •  Elevage des escargots, peu couteux et très rentable. (élevage)

 

 

  • Exploitation des zones de bas fond et des lits des fleuves. Par exemple, entre togblékopé et adétikopé, les jeunes peuvent s’organiser et mettre en place une riziculture. (agriculture)

 

Les sources de financement

          L’autofinancement : c’est le meilleur moyen pour démarrer  son activité. C’est facile lorsqu’on se met en groupe. Si nous prenons l’exemple de l’élevage des escargots et que nous sommes  10 jeunes, il suffit que chacun apporte dix mille (10 000) francs CFA, et le capital de démarrage est ainsi constitué.

 

          Les ONG et Associations : elles fournissent des apports en natures et/ou financiers sur présentation de plan d’affaire. C’est l’exemple du projet  d’appui à la création et au développement des groupements évoqué plus haut. Dans ce projet, nous offrons des coquelets et aliment de démarrage aux groupements assistés.

 

 

          Les structures étatiques :

·         Faiej : Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes. Il finance le début de l’activité des jeunes après une formation et une aide à la rédaction de plan d’affaire. Le taux d’intérêt est de 4.5%.

·         Pasa : Projets d’Appui au Secteur Agricole. Initié par le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche avec l’appui de la Banque Mondiale, ses projets entendent renforcer les capacités productrices dans les filières agricoles et favoriser un environnement institutionnel propice au développement de ce secteur. Bref, il finance à fond perdu le développement des activités.

·         Agaïb : il constitue un appui aux organisations paysannes sur le plan de l’agriculture, de l’élevage et des infrastructures locales, comme la construction des écoles, des dispensaires, etc. Il suffit seulement d’un regroupement d’une dizaine de personnes pour former une association assez crédible pour bénéficier d’un financement… C’est à fond perdu et il finance le développement des activités au niveau rural.

 

          Les micros finances : elles financent le développement des activités. Il vous suffit pour cela de cotiser pendant trois mois seulement (tontine) pour bénéficier du financement.524326_419698951481485_1868126268_n

un jeune aidé qui fait ses débuts
un jeune aidé qui fait ses débuts

 

 

Mes derniers mots iront à l’endroit  des jeunes diplômés sans emplois. Je leurs demanderais de se regrouper en association,  groupement ou en coopérative pour exploiter ces idées entrepreneuriales et bénéficier des nombreux appuis évoqués un peu plus haut.

Quant à nous (ASDI) nous sommes disposés à vous accompagner tout au long de ce processus.

 

 

 


Les TIC, parents pauvres de l’agriculture Togolaise

ph: paixetdeveloppement
ph: paixetdeveloppement

Partout en Afrique, les Technologies d’Information et de la Communication (TIC) sont de plus en plus intégrées dans la diffusion des informations aux agriculteurs. Mais au Togo, cet engouement ne se sent pas. Au moment où  l’ONG Ougandaise Busoga Rural Open Source Developpement Initiative (BROSDI) en 2003, lançait son projet  qui se sert des TIC pour cartographier et partager des informations agricoles dans les communautés locales d’agriculteurs  à l’aide de téléphones mobiles, de portails Web (notamment des blogs audio) et de radios rurales ; nos communes rurales souffraient d’un manque cruel d’électricité. Au même  moment,  ces agriculteurs locaux pouvaient recevoir une assistance, renforçant ainsi les liens entre la communauté et l’ONG. Nous nous dormions. Nos télévisions et radios se contentaient juste de diffuser des bulletins météos approximatifs, des prix des matières premières et c’est tout, oubliant d’aider ceux qui vont produire ces matières avant de les vendre. 

ph: wezon formation
ph: wezon formation

C’est depuis 2005, que CELAC diffuse aux agriculteurs un bulletin d’information hebdomadaire par SMS (en anglais et en langue luganda). Chez nous, c’est avec peine que nos parents paysans arrivent à composer juste un numéro pire, à le reconnaitre. Hors ce canal est très pratique. Des informations et des données sur divers sujets (par exemple la lutte antiparasitaire, les bonnes pratiques agricoles, des rappels concernant le calendrier des cultures) pouvaient être diffusées, notamment des informations climatiques. Ces pratiques, les agriculteurs Ougandais les connaissaient depuis.  Posons-nous la question, combien d’heures consacrons-nous sur nos radios et télévisions à instruire, informer et  conseiller nos agriculteurs?

 

Pour que le Togo ne soit pas en reste de cette révolution « TIC et agriculture », des Organisations Non Gouvernementales doivent suivre cet exemple Ougandais, en proposant des formations d’abord pour  l’utilisation des téléphones portables. Puisqu’ils sont accessibles sur toute l’étendue du territoire, adaptées des projets concrets et informatifs  pour l’utilisation de ces portables.

Que nos universités adaptent à leur tour leurs travaux de recherche aux problèmes environnementaux et agricoles du pays, notamment les facultés d’agronomie et de géographie. Il faut de plus, mettre ces données à disposition de la population paysanne.

Que nos chaines privées et publiques concentrent plus de temps aux informations agricoles, mieux créer plus de radios communautaires qui émettront dans les langues locales afin, que les informations atteignent des coins les plus reculés et que les agriculteurs de tout âge et de tout niveau puissent en bénéficier. Cela inclut des émissions de radio régulières qui fourniront des prix du marché et d’autres informations agricoles. Une radio par réseau commutée qui présente une série de segments Courts de programme radiophonique. Lequel fournira aux petits agriculteurs un accès téléphonique, des informations pertinentes à travers un système d’information vocale automatisée.

source: recherche google


un rabais qui plombe le paysan

 

 

ph: le jardin de sarry
ph: le jardin de sarry

Qu’il est beau et agréable de voir nos villes à l’approche des fêtes. Ainsi, nous avons tous vu  dans les artères de la capitale de divers gammes de volailles : des poules pondeuses, de divers sortes de poulets de chair, des pintades venus exprès du nord du pays, des canards pour ceux qui adorent le canard laqué et savent l’apprécier, des dindes pour d’autres qui savent les farcir. On n’y voyait aussi des caprins et des porcins. Les fruits et légumes n’en étaient pas du reste. On appréciait la fraicheur des laitues, véritable entrée pour la majorité des familles Togolaises à ces jours festifs.

Au vue de tous ces beaux produits, vous grouillez d’admiration dans un premier  temps puis d’envie dans un second. Vous vous imaginez en ce temps de crise, la fortune qu’ils feront. Et tout au fond de vous, vous vous jurez de ne pas vous laisser tricher par ces bonnes femmes, intermédiaires entre eux (paysans) et  vous. Elles, que vous accusez  souvent à tort de rehausser volontairement à leur profit les prix des produits agricoles.

Aujourd’hui, la fête est finie. C’est le temps de faire les comptes. Vous, voir vos sorties et eux leurs entrées (argent). L’opération effectuée, vous vous félicitez d’avoir moins dépensé en ce temps de crise comparativement à l’année passée. Et nos pauvres paysans se plaignent et se lamentent d’avoir vendu à perte. Vous vous dites pour vous soulager la conscience : c’est chacun pour soi.

photo Fiagan
photo Fiagan

En ce jour où chaque citoyen, chaque gouvernement, porte à bout de bras leur agriculture, nous sommes là à l’enliser avec nos questions de rabais. Dites-moi : si vous allez payer une télévision chez les Agouda yovo  (les blancs d’origine arabe) du Ramco demandez-vous des rabais, discutez-vous du moins peu soit-il du prix ? Vous payez  cash sans broncher ladite somme. Mais si c’est pour payer auprès des vôtres, vos agriculteurs, si ce n’est pas à crédit, c’est tout un spectacle :

         Vous : Combien coûte ce poulet bien gras ?

         Paysan : Quatre mille (4 000) francs seulement.

         Vous : Quoi ? Quatre mille (4 000) francs ! Hum ! Chuan ! Ma kponou tchan  (on aura tout vu)! Moi j’ai que deux mille (2 000) francs et c’est à prendre ou à laisser.  (idem pour les autres produits agricoles)

Dites, c’est à laisser à qui ? Si ce n’est à nous, qui sommes leurs seuls et uniques clients. Et vous partez vous offrir des poulets levés du corps (des poulets congelés importés d’Europe) que vous savourez allègrement dans l’ignorance des produits utilisés pour l’élevage et dans la conservation de ces poulets. Et eux (les paysans), inquiets de ne pas  pouvoir écouler leurs produits et soucieux d’honorer leurs créanciers vous bradent  leurs produits au péril de leurs jeunes entreprises.

Devrions-nous seulement nous limiter à crier : « consommer produit Togolais ? » Le consommions-nous vraiment ? Il est tant pour tout un chacun de nous d’aider nos agriculteurs.